Q&A avec Michèle Sabban
Présidente du R20 Paris Présidente d’honneur du R20
Q : Quelles sont les principales étapes franchies par le R20 depuis sa création en 2010 ?
A : R20 - Regions of Climate Action est une organisation internationale à but non lucratif fondé en novembre 2010 par Arnold Schwarzenegger avec le soutien des Nations-Unies.
Sa mission est d'aider les gouvernements infranationaux, les autorités locales et principalement les régions, à développer des projets qui réduisent les émissions de carbone ou à mettre en place des énergies renouvelables et des systèmes d'efficacité énergétique.
Depuis sa création, le R20 a à son actif plusieurs réalisations importantes, dont un projet photovoltaïque d'une capacité de 50 MW à Kita, au Mali (le plus grand projet de production d'énergie solaire en Afrique de l'Ouest à ce jour), un pipeline de projets d'éclairage public LED (1,5 million de points d’éclairage) dans une demi-douzaine de villes au Brésil, et un programme "Zéro déchet, efficacité énergétique et renforcement des capacités" pour la gestion et la valorisation des déchets dans la Wilaya d'Oran, en Algérie.
Suite à la signature de l'Accord de Paris, nous avons continué à mobiliser les régions et les territoires afin qu'ils soient les premiers acteurs de la lutte contre le changement climatique. Grâce à la Campagne des 100 projets de solutions climatiques que nous avons lancée avec la Fondation Leonardo DiCaprio et l'aide de nombreux réseaux partenaires (FMDV, ICLEI, ARDCI, Green Cross, etc.), nous avons pu identifier plus de 400 projets d'infrastructures vertes dans différents secteurs (énergies renouvelables, traitement des déchets, efficacité énergétique, construction, agriculture, etc.) De plus, nos équipes ont travaillé à la mise en place d'une chaîne de valeur qui permettra à terme de financer certains des projets identifiés. Nous continuons également à travailler sur la mise en place du Fonds vert R20 pour les femmes, que nous avons présenté aux Premières Dames d'Afrique et d'Europe à Abidjan (Côte d'Ivoire), lors du Sommet UA-UE.
Q : Pouvez-vous nous en dire plus sur le Fonds vert pour les femmes que vous avez créé et sur le rôle des femmes dans la lutte contre le changement climatique ?
A : Aujourd'hui, parmi les deux milliards de personnes les plus pauvres du monde, qui sont aussi les plus touchées par les effets du changement climatique, la grande majorité sont des femmes et des filles.
Ce n'est que récemment que l'égalité entre les femmes et les hommes dans des secteurs tels que l'énergie, l'agriculture, les transports, la construction et la sylviculture a commencé à être reconnue comme une solution clé pour renforcer l'efficacité de la lutte contre le changement climatique.
Face à ces constats, lors de la COP 22, le R20 s'est engagé à lancer un Fonds vert pour les femmes afin de contribuer à l'autonomisation des femmes en leur donnant les moyens de contribuer aux initiatives écologiques et au développement responsable et durable. Avec ce fonds, nous devenons le réceptacle d'initiatives très concrètes qui bénéficieront de notre expertise, de notre réseau et de financements pour accélérer les choses.
Q : Selon vous, quelles sont les priorités les plus urgentes pour les villes et territoires afin de respecter les engagements pris lors de la COP21 et du One Planet Summit ?
La COP21 et le One Planet Summit ont démontré concrètement la force des écosystèmes locaux dans le développement de projets innovants et la mise en place d'une économie durable.
Je pense que nous devons nous appuyer sur cet élan et nous concentrer sur trois priorités essentielles au niveau local : l'écologie, l'éducation et l'économie.