3 Questions à Nathalie Orvoën, Présidente et fondatrice de Les Potageurs
TF - A quelles problématiques vient répondre Les Potageurs ?
NO - La valeur principale portée par Les Potageurs est le bon sens. Produire ce que l’on consomme au plus proche de son lieu de vie. Faire preuve de bon sens, c’est aussi faire preuve de recul. En pensant faire bien, on peut faire mal. Produire de la nourriture en zone urbaine nécessite quelques garde-fous sanitaires notamment liés à la pollution spécifique qui y règne. Nous savons que la végétalisation à de nombreuses vertus pour la vie urbaine. La vie urbaine peut être porteuse de contraintes pour la production notamment la pollution avérée des gaz d’échappements. Nous voulions savoir ce qu’il en était des HAP, des polluants très présents en ville, nocifs pour la santé. Aucune étude n’avait encore été faite sur le sujet dans le monde. Nous souhaitons savoir comment les légumes et les plantes réagissaient à leur présence. L’impact de ces polluants et leur présence dans les légumes et fruits cultivés en ville.
TF - Comment Les Potageurs répond-t-elle concrètement à ces problématiques ?
NO - Nous avons travaillé avec l’Institut de Chimie de l’Université Nice Côte d’Azur. Pour cela nous avons bénéficié d’un fonds IDEX afin de pouvoir développer notre hypothèse. 4 potagers ont été créés dans les Alpes-Maritimes. Deux en ville, en plein coeur de Nice dans le quartier Arson. Nous avons bénéficié du concours d’AtmoSud, partenaire du projet. Ils ont mis à notre disposition le toit d’une de leur station de mesure, équipée pour les HAP. Nous y avons implanté deux potagers jumeaux qui regroupaient une palette végétale large afin d’avoir un échantillon significatif. Les deux mêmes potagers ont été implantés à Coursegoules dans l’arrière-pays qui dispose de caractéristiques intéressantes d’un point de vue de la qualité de l’air.
TF - Quel serait le scénario idéal de développement et de diffusion de Les Potageurs ?
NO - Nous aimerions pouvoir poursuivre la recherche pour arriver à terme à établir une méthode de culture urbaine qui tient compte des caractéristiques nécessaires au maraîchage tout en intégrant les problématiques spécifiques à la ville. Nous pourrions alors la diffuser à toutes les métropoles.
Ce 3QA a été écrit suite à l’AMI lancé par l’association Transition Forum. L’étude des Potageursfait parte des 2à projets finalistes.