3 Questions à Christophe Besson-Léaud, Président d’Alliance Sens & Economie

 
 

TF - A quelles problématiques vient répondre la Microville 112 ?

CBL - Une fabrique de codéveloppement territorial, à l’image de la Microville 112, est une solution qui répond à plusieurs problématiques :

  • Le réemploi des friches, avec éco-rénovation des locaux (0 carbone, 0 déchet, énergie positive, matériaux biosourcés et réemploi) ;

  • La dynamisation du développement local, en économie circulaire et circuits courts

  • La coopération des acteurs qui font le territoire (entreprises, associations, entrepreneurs sociaux, acteurs publics et académiques) pour co-construire du terrain des solutions ;

  • Une gouvernance partenariale public-privé, capable de porter des projets structurants sans être soumis aux aléas électoraux et aux jeux de pouvoir de court terme.

Depuis 20 ans, les friches se développent, les villes moyennes se dépeuplent au profit des zones métropolitaines. Parallèlement, les entreprises locales ont été fragilisées par la désindustrialisation de la France, les crises économiques et sanitaires. Enfin, les acteurs privés, associatifs, publics et académiques fonctionnent en silo ce qui empêche le passage à l’échelle de modèle de développement en économie circulaire et circuits courts, fondés sur la coopération, la mutualisation de moyens pour créer de la valeur économique, sociale et environnementale.

 

TF - Comment la Microville 112 répond-t-elle concrètement à ces problématiques ? 

CBL - La Microville 112 est le prototype des « Fabriques de codéveloppement territorial ».

Une fabrique est tout simplement une société de transformation du territoire (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) avec un modèle économique fondé sur l’exploitation du patrimoine immobilier dont elle assure la réactivation.

Les sociétaires d’une Fabrique sont les acteurs qui font le territoire : entreprises associations / ESS, collectivités territoriales et acteurs de la formation et de la recherche.

C’est une entreprise bénéficiaire dont les profits immobiliers sont réinvestis pour financer l’équipe d’animation locale et des moyens de développement mutualisés. Elle accélère ainsi la transformation et le développement des filières locales, en économie circulaire, en circuits courts et par l’usage du numérique.

 

TF - Quel serait le scénario idéal de développement et de diffusion des fabriques de codéveloppement territorial ?

CBL - Dans un monde idéal, la diffusion des fabriques de codéveloppement territorial serait assurée par une plateforme d’investissement public-privé pour financer, à la demande de territoires, l’amorçage (ingénierie) et les investissements (réhabilitations immobilières) des fabriques.

Cette plateforme lancerait des appels à projets par région pour permettre aux villes moyennes et intercommunalités de province de se doter de fabriques de codéveloppement de leur territoire. Cette plateforme d’investissement serait financée par la Banque des Territoires et les fonds à impact (Investisseurs socialement responsable, …).

Ces 3 questions sont issues de l'AMI Transition Forum 2021. Microville 112 fait partie des 20 projets finalistes.

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