[Lauréats AMI] 3 questions à la Direction des Ressources Maritimes

Georges Remoissenet, Chef de la Cellule Innovation et Valorisation de la DRM (Polynésie), répond à trois questions posées par l’association.

 
 

1. A quelles problématiques le projet de Zone Biomarine répond-il ?

Le projet de zone Biomarine répond à :

A- des problèmes de foncier de faible altitude à proximité de la mer peu disponible pour l'aquaculture en Polynésie française,

B- des problèmes de coût d'investissement pour des projets aquacoles d'échelle petite à moyenne,

C- des problèmes

   i) de production locale encore peu développée (crevettes : 180 T en 2021)

   j) de productions en écloserie limitée (uniquement 2 écloseries publiques de production de post-larves de crevette et d'alevins de poissons)

   k) de faible exportation (actuellement uniquement sur le marché de l'aquariophilie),

   l) d'absence d'aliment local

   m) de rentabilité des fermes aquacoles

   n) et de qualité écoresponsable des productions (mise en conformité ICPE lente au niveau des anciennes fermes).

2. Comment répond-il à ces problématiques ?

Il répond à ces problèmes à travers :

A- La mise à disposition en location à des investisseurs aquaculteurs présélectionnés d'une zone de superficie totale de 33 hectares répartis en 8 lots

B- L'aménagement d'installations communes (captage d'eau de mer de qualité, réseaux d'eaux, d'électricité, de télécommunication, voies d'accès, collecteur d'eaux usées prétraitées et émissaires)

C-

   i) la production de 2 fermes de crevettes sur Biomarine, ce qui devrait multiplier par 2,5 la production polynésienne actuelle

   j) la réalisation de 3 écloseries privées (holothuries à mamelles, huîtres de roche, bénitiers) qui vont diversifier les produits auprès des aquaculteurs

   k) l'exportation de bénitiers d'aquariophilie et de chair de bénitiers d'aquaculture, l'exportation d'holothuries à mamelles ou d'extraits actifs de ces holothuries

   l) la mutualisation de moyens (installations communes) et la création d'une dynamique privée d'innovations sur un site avec l'appui du pôle de R&D aquacole à 10 km de la zone BIOMARINE, et la présence entre les deux sites d'un lycée aquacole

   m) la réalisation d'un projet privé de production de larves de mouches puis d'un aliment local pour animaux dont aquacoles, à base de larves de mouches

   n) le développement de systèmes exemplaires (au niveau territorial polynésien, régional Pacifique insulaire tropical, et ultramarin français) de bioremédiation et d'aquaculture multi trophique intégrée (AMTI) nécessaires pour ne pas dépasser les seuils de paramètres d'eaux usées prédéfinis sur la base de recommandations internationales (Banque mondiale, Global Aquaculture Alliance), et donc intégrant la réduction de l'empreinte carbone des fermes (avec l'utilisation d'espèces extractrices précitées mais aussi de macroalgues) et le développement d'une économie circulaire (avec l'utilisation d'aliment local, avec la valorisation des boues de bassin, d’eaux usées chargées en plancton), mais également avec des projets d'aquavoltaïsme, des projets pédagogiques, des appuis aux aires marines gérées (zones de pêche réglementée) avec le développement du pacage marin (sea ranching).

3. Quel serait le scénario idéal pour le développement de la Zone Biomarine ?

La réalisation de l'ensemble des agendas complémentaires :

  • Démarrage des travaux d'aménagements communs début 2023 pour fin au 1er semestre 2025

  • Démarrage dex travaux privés sur les lots de BIOMARINE début 2025 pour finalisation en 2026, et intégration progressive des techniques de bioremédiation

  • Aménagements des Ecloseries publiques de Production de VAIA de post-larves de crevettes et d'alevins de poissons (Fiabilisation et augmentation des capacités de production) terminés au 1er semestre 2025

  • Aménagement des bâtiments de R&D du Centre Technique Aquacole de la DRM au 1er semestre 2025

  • Aboutissement des travaux de R&D et d'innovation sur les process de production d'holothuries à mamelles, d'huîtres de roche et de macroalgues en 2024, puis aboutissement des travaux de bioremédiation et d'AMTI en 2025-2026 (travaux réalisés en partenariat public-privé, la partie publique étant composée de la DRM et d'Ifremer).


Cet interview a été effectué suite à la seconde édition de l’Appel à Manifestation d’Intérêt “Innover pour la transition écologique des territoires”, lancé par l’association Transition Forum.

Le projet de Zone Biomarine fait partie des six projets lauréats de cet AMI.


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